Un nez électronique pour le diagnostic précoce des cancers broncho-pulmonaires
Le 6 décembre dernier, le consortium de recherche transfrontalier PATHACOV a dressé le bilan très encourageant de 4 années de recherches dont l’objectif était de mettre au point un prototype de nez électronique pour le diagnostic précoce des cancers broncho-pulmonaires. Le diagnostic du cancer broncho-pulmonaire touche particulièrement les populations des Hauts-de-France et de Belgique. Le diagnostic précoce des cancers broncho-pulmonaires et leur dépistage par de nouveaux outils non invasifs associés au scanner thoracique est la clé pour améliorer considérablement l’espérance de vie des patients.
C’est l’objectif du projet européen PATHACOV depuis 2018 : mettre au point un « nez électronique » capable de détecter un cancer du poumon en analysant les Composés Organiques Volatiles (COVs) contenus dans l’air exhalé des patients. Les COVs sont des composés organiques issus du métabolisme cellulaire et détectables dans l’air expiré. Ils sont le reflet du fonctionnement des cellules du corps humain : leur nature varie lorsqu’apparaît une pathologie. Ainsi, certains COVs seraient des biomarqueurs (signatures) du cancer du poumon. Pour permettre au nez électronique de reconnaître les différents COVs, une large étude clinique a été réalisée, incluant 750 volontaires sains et près de 500 patients touchés par un cancer broncho-pulmonaire.
Ce « nez électronique » a été conçu pour être relié à une application sur smartphone : les COVs recueillis sont analysés par une intelligence artificielle qui génère ensuite un signal positif (feu rouge = nécessité d’un dépistage par scanner) ou négatif (feu vert = pas de risque de cancer).
Jusqu’ici uniquement testé sur des haleines artificielles, le « nez électronique » va maintenant être testé en milieu hospitalier, afin de valider les résultats permettant de définir des profils de COVs spécifiques aux cancers broncho-pulmonaire. Ce nez électronique pourrait être accessible au grand public d’ici à quelques années. L’espoir des chercheurs est de fournir des cabinets de médecine générale pour un « premier dépistage » simple et non invasif des patients à risque.
Pour développer cette technologie, le consortium PATHACOV coordonné par le CHU de Lille, a rassemblé 11 partenaires français et belges aux compétences variées : cliniciens, chimistes, ingénieurs en développement de capteurs, spécialistes de l’intelligence artificielle et du traitement statistique des données.
Le service de Pneumologie du CHU Amiens-Picardie et le personnel de recherche clinique se sont largement investis dans cette étude clinique qui a permis le recrutement de 95 patients éligibles à l’étude et touchés par un cancer broncho-pulmonaire. Sans la participation des patients, de telles avancées ne seraient pas possibles. Beaucoup des patients rencontrés ont témoigné de leur envie d’aider à améliorer les conditions de dépistage pour permettre une prise en charge plus précoce du cancer du poumon et améliorer l’espérance de vie des patients.
Les prochaines étapes du projet porteront sur l’amélioration du prototype :
– Réalisation de tests de dépistage en environnement hospitalier pour valider l’identification des COVs spécifiques aux cancers broncho-pulmonaires ;
– Miniaturisation de la technologie afin de la rendre plus facilement transportable, moins onéreuse et facile à utiliser pour la déployer ensuite vers les acteurs de la santé sur nos territoires.
EN SAVOIR +
Consultez le site internet PATHACOV
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Contactez Dr Claire POULET, Pneumologue au CHU Amiens-Picardie :
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