Journée internationale de la maladie de Willis-Ekbom

Au CHU Amiens-Picardie, l’UPSV (Unité de Pathologies du Sommeil et de la Vigilance) prend en charge les patients souffrant de pathologies du sommeil sévères, principalement neurologiques et respiratoires : somnolence diurne excessive, narcolepsie, hypersomnies, parasomnies comme le somnambulisme, apnées du sommeil et difficultés respiratoires nocturnes, agitation anormale pendant le sommeil, jambes sans repos et troubles du sommeil en lien avec les maladies neurologiques (maladie Parkinson, maladies neurodégénératives, myopathies…).

La maladie de Willis-Ekbom appelée plus communément « syndrome des jambes sans repos », se manifeste par des sensations désagréables, parfois douloureuses, affectant principalement les membres inférieurs. Ces sensations sont décrites comme des agacements, fourmillements dans les jambes.

Il existe 4 signes cliniques clés :
– Besoin impérieux de bouger les membres souvent associé à des sensations inconfortables et désagréables
– Aggravation le soir et la nuit
– Aggravation au repos
– Soulagé par le mouvement

L’étude INSTANT réalisée sur plus de 10 000 sujets âgés de plus de 18 ans a mis en évidence une prévalence en France :
– De 8,5% au sein de la population générale
– 5,8% chez les hommes et 10,8% chez les femmes
– La prévalence des formes sévères est de 2,7%
– Les symptômes sont quotidiens dans 1,9% des cas

Pour la prise en charge, quel que soit la gravité des symptômes, il faut tout d’abord mettre en place des traitements non médicamenteux :
– Rechercher une carence en fer
– Installer des rythmes jour/nuit réguliers : heures de lever et de coucher fixes.
– Mettre en place une activité physique en soirée : stretching, massages, flexion des genoux, vélo d’appartement…
-Faire une activité intellectuelle, mouvements des mains comme du tricot.
-Réaliser des bains de pieds chauds ou froids.
-Se frictionner les mollets avec une pommade rafraichissante avant le coucher.
– Éliminer les facteurs aggravants :
– Consommation excessive ou tardive de caféine (sous toute ses formes : café, boissons énergisantes…)
– Consommation excessive ou tardive d’alcool
– Le chocolat noir
– La privation de sommeil
– La prise de neuroleptiques
– La prise d’antidépresseurs
– La prise d’antihistaminique

En fonction de la sévérité des symptômes, des traitements médicamenteux peuvent être mis en place.

La sévérité est évaluée par l’Echelle IRLSS (échelle internationale de sévérité du syndrome des jambes sans repos).

En cas de symptômes évocateurs de syndrome d’apnée du sommeil (ronflements, maux de tête le matin, pauses respiratoires, levés nocturnes pour uriner (plus de une fois)) ou s’il y a un doute de diagnostic, une polysomnographie (examen médical qui permet l’enregistrement du sommeil, de la ventilation et de mouvements corporels au cours de la nuit) peut être réalisée.

Un électromyogramme des membres inférieurs est réalisé dans certains cas :
– Forme tardive (début des symptômes après 40 ans)
– Pas d‘antécédent de syndrome dans jambes sans repos au niveau familial
– Examen clinique évocateur
– Antécédent de diabète